Les changements du nom des communes

La création des cantons en France date de 1790 ; au cours de l’histoire, leur organisation évoluera de nombreuses fois.

En 1801, le canton de Blanquefort est composé de 9 communes : Blanquefort, Saint-Médard-en-Jalles, Eysines, Le Taillan, Saint-Aubin, Parempuyre, Le Pian, Ludon, Macau.

Une évolution des noms de certaines communes se produit en plusieurs étapes… 

     Le Taillan devient Le Taillan-Médoc en 1925,
     Ludon devient Ludon-Médoc en 1931,
     Saint-Aubin devient Saint-Aubin-de-Médoc en 1932,
     Le Pian devient Le Pian-Médoc en 1956.

En 2014, c’est la création du nouveau canton de Blanquefort qui choisit de s’appeler « Portes du Médoc ».

Blanquefort aussi a failli faire référence au Médoc : on trouve en effet cette mention dans un acte notarial de 1789… « Fut présent M. Alexis Cholet chevalier président trésorier de France honoraire au bureau des finances de Guyenne, habitant de la ville de Bordeaux aux allées de Tourny paroisse Notre Dame Puy Paulin, étant ce jour dans sa maison de Boutiron, paroisse de Blanquefort en Médoc. » Documents privés.

Saint-Médard-en-Jalles : sous la révolution, la ville fut débaptisée et reçut le nom de Fulminant ou Fulminante-sur-Jalles, à cause sans doute de la présence en ces lieux de nombreuses poudreries.

Un universitaire bordelais, Christian Coulon, médocain de Lamarque résidant à Blanquefort, analyse ainsi ces changements de noms : « L’identité médoquine semble progressivement se diluer au sud de la presqu'île. Cette partie du Médoc est de plus en plus satellisée par l'agglomération bordelaise. Il y a certainement un risque de voir ce Médoc périurbain devenir un espace « annexé ». En termes d'emploi, de consommation et de divertissement, cette zone est déjà largement tournée vers Bordeaux, d'autant que le Médoc ne dispose pas, comme le Libournais ou le Bazadais, d'un pôle urbain local de nature à relativiser l'attraction de la métropole bordelaise. Toutefois, on notera que ce sont justement les communes les plus exposées à cette influence qui affirment le plus nettement leur médoquinité, en incluant le terme Médoc dans leur appellation officielle : Le Pian-Médoc, Saint-Aubin-de-Médoc, Le Taillan-Médoc, Ludon-Médoc, Macau-en-Médoc, comme pour compenser au niveau symbolique l'identité qu'elles perdent dans la réalité sociale et économique de tous les jours. Ne désespérons quand même pas tout à fait. Si de nombreux nouveaux habitants du Sud-Médoc, ceux notamment qui ne considèrent leur lieu de résidence que comme une cité dortoir, sont complètement indifférents à leur environnement médoquin, d'autres, en particulier ceux qui sont actifs dans les structures associatives et les réseaux de sociabilité locaux, sont à la recherche d'une inscription identitaire locale. Il s'agit là d'une chance, car ces « nouveaux Médoquins » peuvent être porteurs d'une vision plus dynamique, plus novatrice du territoire, que celle des Médoquins de souche, davantage ancrée dans la tradition ».

Texte extrait du livre de Christian Coulon « Médoc, Les valeurs du lieu et autres textes », page 37, éditions Confluences, 2014 ; [Note d’éditeur : L’orthographe « médoquin » a été délibérément choisie pour respecter l’écriture classique et occitane.]

L’introduction du canton décrit « L’historique de l’évolution du canton de Blanquefort ».

Texte d’Henri Bret.