Dénonciation d’avoir un fils émigré
Depuis la loi de 1er décembre 1790 les prêtres doivent prêter serment de fidélité à la constitution. Un décret d’aout 1792 bannit les réfractaires qui n’ont d’autre choix que de s’exiler. Dans cette période trouble certains règlent leurs différents par la dénonciation.
Lors de la séance de l’administration municipale du canton de Blanquefort du 5 prairial an 4 (24 mai 1796), lecture de la « lettre du commissaire du directoire exécutif près l’administration départementale du 29 floréal dernier portant que le citoyen Giraudeau, de la commune du Bouscat, a été dénoncé audit commissaire pour avoir un fils ecclésiastique disparu depuis la loi sur le serment du clergé qu’il n’a pas voulu prêter et injonction de faire mettre le séquestre sur les biens du fils et du père et d’en rendre compte audit commissaire. L’administration a chargé le citoyen Perey, de la commune du Bouscat, de cette opération. »
Sans en connaitre la raison, 5 jours plus tard, le 10 prairial an 4 (29 mai 1796) nomination du « citoyen Bert, agent municipal de la commune de Bruges, pour aller faire séquestrer et porter les scellés sur tous les biens, meubles du citoyen Giraudeau de la commune du Bouscat qui a été dénoncé avoir un fils prêtre émigré, au commissaire du directoire exécutif près l'administration départementale comme il apparait par sa lettre du 29 floréal dernier ».
Pour finalement statuer sur ce cas en séance du 15 prairial an 4 (3 juin 1796), « le citoyen président a fait ensuite lecture d'un procès-verbal fait par le citoyen Bert, agent municipal, contre le citoyen Giraudeau, de la commune du Bouscat, au sujet de la dénonciation faite contre ledit Giraudeau au commissaire du directoire exécutif près l'administration départementale, d'où il résulte que la dénonciation d’avoir un fils prêtre émigré n'est qu'une calomnie et que d'après les renseignements pris par ledit citoyen Bert il parait que le citoyen Giraudeau est parfaitement en règle. » [orthographe respectée].
Source : registre 4 des délibérations de l'administration du canton de Blanquefort, transcrit par Martine Le Barazer.
NB : de 1790 à 1801, la commune du Bouscat fait partie du canton de Blanquefort.