Fin de la guerre de Cent Ans 

En 1438, les français se rendirent maîtres du Médoc, ravagé une fois de plus à cette occasion par le sire d’Albert.

Et la guerre de Cent Ans touchait à sa fin lorsque survint la « Male Jornade » ; triste premier novembre 1450 au cours duquel les Anglo-Gascons de Bordeaux s’enlisèrent dans les marais de Bruges et de Parempuyre, permettant ainsi à Amanieu d’Albert de remporter à Blanquefort une victoire française décisive.

En 1451, les troupes de Charles VII enlevèrent Lesparre défendue par Robert Rokeley. Les anglais perdaient pied et, en 1452, ils n’avaient plus la maitrise de l’estuaire quand Talbot débarqua à Soulac pour rejoindre rapidement Bordeaux.

Curieusement, la mémoire Médocaine a gardé un souvenir horrifié de ce passage qui cependant fut très bref. On sait que le général anglais et sa troupe de quatre mille hommes campèrent à Gaillan prés du château du Mur, au lieu de la tour d’argent, mais il n’eut pas le temps de se livrer aux ravages qu’on lui attribue volontiers.

En revanche, à l’instigation du roi de France, la bande des Écorcheurs qui avaient « pillé et robé les povres gens » après les avoir torturés, l’un de leurs chefs Rodrigue de Villandrando, « l’empereur des Pillards », fit un raid en Médoc pour tester les forces de l’adversaire anglais.

À Lesparre, Castelnau, Blanquefort, les châteaux furent démantelés, les églises ruinées, les cultures anéanties, les vignes de Macau arrachées et les villages de pêcheurs au bord de la Gironde brulés. Rodrigue de Villandrando sévissait principalement dans le Médoc, à son apogée il a eu jusqu'à 10 000 mercenaires en majorité d'origine anglaise sous ses ordres, un sacré morceau ! 

Après la défaite de Castillon la Bataille en juillet 1453, favorisée par la coalition des Français et des Hollandais qui barraient la Gironde, les Anglais quittèrent la Guienne en prenant la mer à Soulac. Les seigneurs français retrouvèrent leurs fiefs et leurs droits, mais les Anglais avaient profondément marqué le pays dont ils avaient favorisé l’essor économique et ils laissèrent pendant très longtemps une empreinte durable de leur passage. Leur départ mit un point final à l’histoire.

Texte extrait du livre de Marie-José Thiney, Fascinant Médoc, histoire d’un pays, aux Éditions Sud-ouest.