L'eau et le feu.                                                            

La cheminée est le cœur de la maison bourgeoise ou paysanne. La niche est encadrée par deux jambages en pierre qui s'élargissent en consoles dans leur partie supérieure pour supporter le manteau ; un linteau, le plus souvent en pierre lui aussi, relie les deux jambages ; débordant du manteau, il sert d'étagère où la fée du logis dispose le sel, le sucre et les épices dans un assortiment de pots de tailles diverses.

Dans les pays pauvres en pierres, du Bazadais aux landes médocaines, le linteau est en bois et le manteau est en briques recouvertes d'un enduit à la chaux.

Quelques maisons anciennes ont conservé leur potager près de la cheminée. Bâti en briques, il recevait les braises du foyer pour faire des grillades et réchauffer les plats. Le mur proche était protégé des projections par de jolis carreaux de faïence bleues.

La pierre d'évier était encastrée dans l'épaisseur du mur. Sous sa rigole, un baquet en bois récupérait les eaux de vaisselle pour les porcs. À l'intérieur, l'évier comprend trois éléments : en bas, la pierre creuse, le bac à laver ; des deux côtés, deux égouttoirs s'appuient sur l'angle de la pierre située en contrebas. Près de l'évier se trouvaient toujours la cruche en terre et le seau d'eau.

Au-dessus de l'ensemble, un placard est logé dans l'épaisseur du mur, avec deux ou trois étagères en bois pour ranger la vaisselle. Il est dominé par l'arrondi d'un arc en plein cintre. En ville, on utilisait des « plombs », cuvettes malodorantes placées sur les paliers.

L'eau des étages descendait vers le caniveau de rue par des rigoles aménagées dans les murs des escaliers, au-dessus des marches, dans une odeur de pourriture et de moisi. C'était très fréquent dans le vieux Bordeaux, il y a quelques années.

Texte extrait de Gironde, Encyclopédie Bonneton, 2002, p.96.