La lenga d’oc en Gironda.
Au Moyen-âge, l'ensemble du territoire correspondant à la Gironde actuelle fait partie du domaine de la langue d'oc. Mais à partir du XVème siècle, l'occitan cède du terrain à la langue d'oïl dans le nord du département (la grande Gavacherie) et dans une dizaine de communes autour de Monségur (la petite Gavacherie). L’existence de la grande Gavacherie s'explique par une pénétration progressive du français venu des régions situées au nord (Saintonge et Poitou). La frontière entre les deux langues passe entre Samonac et Monbriet, Peujard et Cubzenais, Mouillac et Saint-Genès-de-Fronsac, Saillans et Galgon, Libourne et Lalande-de-Libourne, Puisseguin et Lussac, Saint-Antoine-sur-l'Isle et Porchères.
On parle français dans l'enclave autour de Monségur, dite de la petite Gavacherie, suite à l'immigration, entre le 15 et le 18ème siècle, d'une forte population d'origine saintongeaise et poitevine. Tout le reste du département appartient au domaine linguistique occitan, très largement majoritaire, lequel se divise, en Gironde, en trois grands dialectes.
À l'extrême nord-est du département, autour de Puynormand et de Saint-Antoine-sur-l'Isle, on trouve quelques traits limousins, plus spécialement périgourdins. Le canton de Sainte-Foy-la-Grande, à l'est, se rattache au languedocien, notamment au bergeracois. Tout le reste de la Gironde occitane appartient au domaine gascon lequel se subdivise lui-même en plusieurs parlers : le bordelais (autour de Bordeaux, de Libourne et dans l'Entre-deux-Mers), le médocain (au nord d'une ligne allant du Porge à Bruges), le parler noir dans le sud (autour d'Hostens), le bazadais (autour de Bazas).
Extrait de la Gironde occitane, Archives départementales et Conseil général de la Gironde, exposition 2012, p 14.
Pour illustrer ce propos lire l'article "Le Gabachot" de la commune de St Médard en Jalles