L'évangélisation du Médoc 

Il ne reste malheureusement en Médoc, comme dans le reste de la Gironde, aucun édifice religieux antérieur au 11e siècle (sinon quelques parties), leur édification en bois, le plus souvent, en ayant permis la rapide destruction. Dès l’an 1 000, notre pays « se dépouille de ses antiques haillons pour se couvrir d’une robe blanche d’églises » (Raoul Glaber) [Rodulfus Glaber, c'est-à-dire le Glabre ou le Chauve), né en 985 en Bourgogne et mort après 1047, est un moine chroniqueur de son temps (l'époque de l'an Mil) et l'une des sources les plus importantes dont disposent les historiens sur la France durant cette période] et les premières églises romanes se construisirent… Souvent, comme à Moulis, les édifices s’élevèrent sur l’emplacement des temples anciens. L’abbé Biron prétend qu’il en est ainsi pour les églises dédiées à Saint-Martin. Parmi les plus anciens bâtiments religieux du médoc, nous pouvons citer : la chapelle de Cordouan, l’église Saint-Jean de l’Hôpital à Saint-Germain d’Esteuil, l’ancienne église de Saint-Médard-en-Jalles dont on fait remonter le titre paroissial au 6e siècle, les anciennes églises de Saint-Hilaire du Tailhan (ancienne orthographe du Taillan) et de Lacanau… l’abbaye de Vertheuil et le prieuré de Soulac…

Guy Dabadie, Histoire du Médoc, Imprimerie Samie, Bordeaux, 1954, p. 116-117.